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Patrice Rodriguez voit au-delà de la Coupe du monde

Il a rejoint les Bleus sur le tard, assistant à l’entraînement de jeudi, et accompagnant les joueurs lors de la visite de l’aquarium de Perth, le lendemain, mais il a évidemment surtout suivi à la loupe leurs deux premières prestations dans cette Coupe du monde.

Partisan convaincu du “jeu à la française”, le Directeur Technique National de la FFR XIII livre son analyse avant le match décisif de dimanche.

Que retenir du premier match des Bleus, contre le Liban ?

“Les nombreuses fautes commises lors du quart d’heure initial n’ont pas permis à la France d’entrer correctement dans le match. Des fautes de jeunesse, avec des pertes de balle aux deuxièmes ou troisièmes tenus. Il faut jouer, certes, mais en respectant d’abord les fondamentaux. En face, il y avait davantage d’expérience. Depuis, les tricolores sont montés en puissance, et si nous affrontions la même équipe aujourd’hui, le résultat serait probablement différent”.

Et du deuxième, face à l’Australie ?

“L’engagement a été total. Sachant qu’ils n’avaient pratiquement aucune chance de vaincre, les gars se sont libérés, ont gagné bien plus de terrain, avec quelques chaînes de 60 ou 70 mètres. On a senti une équipe plus mature, mais quand on est ainsi à fond physiquement, on perd forcément de la nécessaire lucidité. Ceci dit, nous aurions pu tourner à 16-6 à la mi-temps, et à l’arrivée l’écart aurait été moins important. Il faut en tout cas nous confronter plus souvent à des équipes du niveau du Liban, comme de celui de l’Australie”.

Comment désormais espérer battre l’Angleterre ?

“Il faut être réaliste, si les Anglais perdent, ce sera pour eux une contre-performance, et si les Français gagnent il s’agira d’un exploit. Car nous sommes en apprentissage. Avec des joueurs plus expérimentés, la France a tenu le choc durant 65 minutes, voici un an en Avignon, serons-nous capables de durer cette fois 80 minutes, dans l’engagement physique, avec un ensemble plus jeune ? Si oui, une chance de l’emporter existe, et comme le staff, j’y crois, mais quoiqu’il arrive dimanche, en rentrant en France, nous aurons une base pour travailler, avec des satisfactions à retenir, comme le comportement du “back-three” Mark Kheirallah, Fouad Yaha, Ilias Bergal”.

Comment espérer voir grandir l’équipe de France ?

“Nous devons devenir plus professionnels, posséder un volume plus important de joueurs de haut niveau, et notre développement passe par la devanture. Si nous réussissons à être forts en haut, le reste suivra plus facilement. Dans le passé, la Fédération Française de Hand l’a compris. C’est lorsque l’équipe nationale a obtenu des résultats que la Ligue Pro a été créée. Il nous faut faire un choix, or choisir c’est renoncer, ce qui est le lot des petites fédérations. Ce qui ne signifie pas oublier la base, nous avons besoin d’agents de développement pour attirer les premiers licenciés”.

Quel rôle tiendront les Pôles, dans le développement du haut niveau ?

“Il sera essentiel. Nous avons déjà effectué des séances communes aux trois Pôles, et nous allons accentuer ce processus. Notre but est d’uniformiser un type de joueur, selon notre culture, en croyant à notre identité de jeu, et cela passe aussi par des échanges accrus avec les clubs, la formation des entraîneurs. Demain, il nous faudra associer un Pôle à un club. Les Dragons Catalans U19 doivent devenir le Pôle France, le Pôle de Toulouse, qui deviendra Espoir, doit être associé au TO…”

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