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Toreilles-Marques, Pia dans le cœur

Il est des amitiés indéfectibles qui sautent aux yeux. Celle qui unit Patrick Torreilles à Gilles Marques s’est construite à l’aune du rugby pianenc, dans un périmètre que domine le clocher de l’église Sain-Cyr et Saint Julie où, de la salle des Moussous au stade Daniel-Ambert, anciennement stade de la Basse, en passant par le bar le Concorde et le café des Sports, a toujours battu le pouls de la ville. Tout comme les promenades d’avant-match qui épousaient le cami de las horts ont été fondatrices.

« Nous sommes des lieux où nous avons été, ils font partie de nous », a écrit l’écrivain Jim Harrison. C’est fondamental à Pia où Patrick et Gilles étaient fait pour s’entendre et c’est sans surprise qu’on les retrouve aujourd’hui à la présidence de l’école de rugby de Pia.

« Ca a toujours été un grand frère et j’ai toujours été avec lui », lâche spontanément Gilles Marques. « Des amis dans la vie, il n’y en a pas cinquante mille, avec Fred Serret on les compte sur les doigts de la main », ajoute Patrick Torreilles.

Patrick Torreilles qui « pèse » 22 sélections en équipe de France à XIII, de 1991 à 1996, a croisé le fer avec la légende Mal Meninga, à Paramatta, le 6 juillet 1994, lors d’un test-match face à l’Australie : « Il y avait 30 000 spectateurs. Il faisait ses adieux. On a discuté à la fin et Patrick Folie nous a pris en photo ».

L’ombre de Daniel Ambert

Patrick Torreilles avait très tôt pris le chemin de l’USAPn avec qui il accrocha les titres de champion de France Crabos en 1988 et Reichel en 1989, façonné par les Marcel Canet, Louis Cros, Paul Foussat et Michel Montanés. Un match en première à Graulhet face aux Revailler, Moscato, Sanz… avant de s’inscrire dans un destin majuscule à XIII.

« A XV j’étais trop léger pour le poste, lâche « Tourres » modeste comme une violette. « Pour attendre en Nationale B, 3 à 4 ans sans jouer au dessus, c’est difficile. il y a eu l’opportunité de venir à Pia, mon village. Daniel Ambert et Néné Sautrice m’ont amené au mas ». C’est dans un fief de la famille Ambert, route de Bompas, à portée de drop du stade Aimé-Giral, que Patrick Torreilles signa en 1989 un long bail avec Pia et le rugby à XIII et inventa un style de talonneur moderne, sorti de sa cage par l’australien Klaus Perkovic.



Patrick a alors 20 ans, avec Gilles Marques de deux ans son cadet, ils se retrouvent plongés dans le chaudron de la Mare-Mort à Villeneuve-sur-Lot, une semaine après le décès de Daniel Ambert, un président d’envergure, de corps et d’esprit. « Je me retrouve à 18 ans dans le vestiaire de Marc et Philippe Ambert. Il y avait une grande émotion. On savait où on allait et on a gagné », se souvient encore ému Gilles Marques.

La mémoire de Paul Okesene

Sept saisons côte à côte qui les mènes jusqu’au titre en 1995 sous la conduite de Luc Mendes et cette finale gagnée à Narbonne (12-10) face à Saint-Estève. Un saison euphorique. «  Paul Okesene venait d’arriver et nous avions battu le XIII Catalan à cinq reprises, alors qu’ils nous avaient battus en finale la saison précédent 6-4 ». Paul, le néo-zélandais d’origine samoane qui a marqué Patrick, Gilles et le club : « Chaque année on va fleurir sa tombe ». « Quand Paul est arrivé à Pia il était seul dans sa maison. Ma mère m’a dit : « Quand il y en a pour quatre il en a pour tout le monde », et il est devenu un Marques », souligne Gilles qui s’est rendu en Nouvelle-Zélande. C’est dans cette Salanque profonde que s’imprime l’ADN pianencque qui porte l’information génétique héréditaire. Ici la molécule est ovale. « Pia représente la Salanque, les meilleurs jeunes de ce territoire y ont toujours eu leur chance ». Une Salanque sur qui plane l’ombre tutélaire de Daniel Ambert. « Dany c’était un grand homme, c’était « l’ami ». Quand il avançait quelque chose il savait ce qu’il disant ».

Des moments d’authentique unité, partagés dans le clair-obscur des vestiaires, tant il est vrai que ce que l’esprit comprend, le corps le sublime. C’est dans ces dépassements et avec la complicité du regretté journaliste Guy Cassayet, que Pia a construit la légende des Baroudeurs salanquais. C’est ce que revendiquent encore aujourd’hui, tout un instillant un style, Patrick et Gilles au sein de l’école de rugby : « On a pris la présidence à la demande de Guillaume Knecht. Il voulait que ça reste dans la continuité. Mais ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. C’est difficile. Patrick s’investit. Maud mon épouse gère tout. C’est travail quotidien à la maison. Les mails de Guillaume arrivent du Cambodge. Moi j’y suis. Il y a Cyril Pas et toute une équipe, mai Patrick et Maud sont essentiels ».

Et comme par sédimentation, s’y sont inscrits les fils de : « James Maloney, Shahn Eru, Kisi Pulu, Sione Piukala, Mamea Lemalu… «  Ils viennent tous à Pia. On est contents d’avoir le fils Maloney, car il aurait pu le mettre au XIII Catalan ». Tout comme les autres à l’USAP. C’est un marqueur.

« Je pense leur apporte le plaisir de découvrir le sport, de se régaler, et de trouver l’esprit de camaraderie. Après les technique individuelles ont leur apprend par rapport à nos connaissances. On a le projet de monter des juniors, car il faut une continuité sinon ils arrêtent ou passent à XV. On est en association avec le Barcarès en minimes et cadets. L’avenir est là. Le but c’est de ne pas les laisser au bord de la route ».

Source : Olivier Alvarado

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