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Philippe Fourquet : quatre dates clé

Surnommé à juste titre “Beauregard” par notre ami Christian Burgos, plume émérite de Treize Magazine dans les années soixante-dix et quatre-vingt, Philippe Fourquet n’était cependant pas qu’une gravure de mode. Son physique était imposant, sa passe voluptueuse, et ses accélérations foudroyantes. Un centre de la plus haute dimension, noble serviteur du XIII de France durant près de dix ans, né ballon en main à Villeneuve-Tolosane, pour ensuite étaler son brio à Villeneuve-sur-Lot, au Toulouse Olympique et à Saint-Gaudens, prestigieuse carrière conclue à XV, entre Colomiers et Balma.

Champion de France avec Villeneuve-sur-Lot en 1980, Saint-Gaudens en 1991, vainqueur de la Coupe Lord Derby avec les Commingeois en 1991, auteur d’un essai tricolore le 17 mars 1985 face à la Grande-Bretagne, battue 24-16 au stade Jean-Laffon de Perpignan, il a ici quelques souvenirs à raconter.

Nous lui avons proposé au père de Pierre, un des fleurons du XIII de France U19, quatre rencontres ayant marqué au fer rouge son élogieux parcours.

25 mars 1979 à Perpignan, France juniors bat Colts britanniques 22-5

Les vainqueurs : Jean-Marc Balleroy – Hugues Ratier, Philippe Fourquet, Jean-Jacques Naudo, Thierry Buttignol – (o) Bernard Guasch, (m) Daniel Sokolow puis Denis Moureau – Francis Durand puis Serge Perez, Régis Escamilla, Yves Tisseyre (cap) – Philippe Marty, Serge Titeux – Philippe Gestas puis Antoine Lopes.

Les essais français : Marty, Guasch, Naudo, Fourquet.

“C’est en effet un de mes meilleurs souvenirs. D’abord parce que battre les Colts était rare, ensuite car toute ma famille catalane, de Baixas à Rivesaltes, en passant par Canet-en-Roussillon, était présente en tribune”.

Deux semaines plus tard, sous une pluie battante, Philippe, auteur d’un doublé, et le XIII de France junior récidivaient à Castleford, victoire 19-14 en poche, avec à la clé trois autres essais, signés Thierry Buttignol, Lionel Artuso, Denis Moureau.

4 juillet 1981 au Sydney Cricket Ground, l’Australie bat la France 43-3

Si quinze jours plus tard au Lang Park de Brisbane, les Bleus, défaits 17 à 2 face aux mêmes Kangourous, s’en étaient cette fois sortis avec les honneurs, c’est avant tout le premier test en Australie de la tournée estivale de 1981, que retient Philippe, face à Wally Lewis et son wagon de “légendes”.

“C’était la première fois que je disputais un match devant tant de monde (ndlr : 16 277 spectateurs payants), même si ce stade, tellement vaste, paraissait en fait bien vide. Et ce Cricket Ground était tellement prestigieux ! Auparavant, j’avais été aligné face aux Kiwis, lors du deuxième test en Nouvelle-Zélande (ndlr : défaite 25-2 au Carlaw Park d’Auckland), Michel Naudo, malade, ayant déclaré forfait, et contre les Kangourous nous avions pu mesurer le fossé qui nous séparait. Ils pesaient vingt kilos de plus que nous, et faisaient une seconde de moins au cent mètres. D’où le sentiment d’être dans un autre monde, de pratiquer un autre sport. En face, il n’y avait que des “monstres”, Steve Rogers, Ray Price, Mick Cronin, Craig Young, Les Boyd…”

18 novembre 1989 à Carcassonne, la Nouvelle-Zélande bat la France 16-14.

“Nous alignions une grosse équipe, avec entre autres David Fraisse, qui avait été impressionnant au centre, et c’était un test que nous aurions pu remporter, sauf que j’avais été fautif sur la dernière occasion de la partie. Après avoir percé le long de la ligne de touche, j’avais oublié Thierry Bernabé, placé à l’intérieur, qui pourtant m’avait appellé. Résultat : un Kiwi m’a bloqué les bras à trois mètres de l’en but adverse”.

26 mai 1991 à Toulouse, Saint-Gaudens bat Villeneuve-sur-Lot 10-8 en finale du championnat.

David Despin avait tutoyé les étoiles, Patrice Campana, Christophe Delbert, Michel Balette, Daniel Verdes, Jean-Luc Rabot, n’avaient pas été en reste, mais en face Théo Anast avait sorti le grand jeu, et Saint-Gaudens, intraitable en défense, avait confirmé sa victoire 30-14 en demi-finale de Coupe, face aux mêmes Villeneuvois.

“On ne devait jamais gagner. Nous étions au bout du rouleau, au terme d’une saison exemplaire, n’ayant perdu en tout et pour tout que trois rencontres. Est-ce que nous nous étions vu trop beaux, après notre victoire en finale de la Coupe, contre Pia ? Sans doute, même si on ne peut parler de démobilisation de notre part. Toujours est-il que les Villeneuvois étaient plus frais, étaient également animés de plus d’envie. Malgré tout, nous nous étions sorti d’affaire, lors du dernier match de mon parcours treiziste. A 31 ans, je sentais qu’il était temps pour moi d’arrêter. Je me souviens qu’avec Pierrot Surre, notre entraîneur, nous nous étions mis d’accord : mon ami Lionel Garrigues disputerait la finale de la Coupe, remportée 30-4 face à Pia, et moi celle du championnat. “Lio” m’avait d’ailleurs succédé en cours de match, en ce 26 mai victorieux. Puis je suis parti à Colomiers, pour me rendre compte que les efforts, à XV, n’avaient rien à voir avec ceux consentis à XIII. A l’issue de mon premier entraînement dans l’autre rugby, je me suis mis à penser : c’est déjà fini ? Il faut dire qu’à Saint-Gaudens, nous possédions cette saison-là des joueurs qui étaient professionnels dans leur pays, les Théo Anast, John Maguire, Richard Clarke, Pat Cowell, Hastings. Ils tiraient le groupe vers le haut, à chaque séance d’entraînement, nous abreuvant de “Come on !”

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