Un déplacement en Australie placé sous le signe du développement

Retour avec le président de la Fédération Française de Rugby à XIII sur sa visite en Australie, avec la délégation entourant François Hollande.

Mr Zalduendo pouvez nous parler du contexte qui vous a amené en Australie avec la délégation française ayant accompagné François Hollande en visite d’état ?

Avec plaisir, le Président de la République a effectué une visite d’Etat en Australie (Sydney et Canberra) les 18 et 19 novembre 2014. J’ai été convié à cette visite en tant que président de la FFR XIII, de part l’importance du Rugby à XIII en Australie et de son rôle dans le développement des relations dans le pacifique sud.

Le 18 novembre, j’ai participé à la table Ronde sur le développement des relations entre l’Australie et les Territoires français du Pacifique qui s’est déroulée au Consulat général de France à Sydney avec madame PAU-LANGEVIN, Ministre des outre-mer et Mme Cynthia LIGEARD présidente du Gouvernement de Nouvelle Calédonie.

Dans son introduction, Monsieur le Consul Général Eric BERTI a souligné la proximité des territoires français du Pacifique de l’Australie, notamment la Nouvelle Calédonie, qui devrait susciter d’importants échanges humains, économiques ou culturels ce qui n’est pas encore vraiment le cas.

 

Quels sont les axes de développement evoqués ?

Trois secteurs à développer ont été évoqués :

• L’affirmation de l’image des territoires du pacifique en Australie et le développement du tourisme.
• Le développement des échanges commerciaux et les investissements.
• Comment renforcer la présence culturelle et la coopération culturelle des Territoires français avec l’Australie.

J’étais accompagné de Monsieur Tas BAITIERI, (responsable des relations avec les nations du Pacifique pour la Fédération australienne de Rugby à XIII (ARL) et la Fédération Internationale (RLIF).

Nous avons rappelé l’importance du Rugby à XIII en Australie (1er avec l’Australian Rules) dont la Fédération a toujours eu le souci de s’ouvrir vers les autres nations et de participer au développement de notre sport, non seulement avec la France, mais aussi avec les nations du Pacifique sud.

 

Parlez-nous de collaborations existantes déjà entre nos deux pays :

C’est une vieille histoire, l’Australie est une nation majeure du Rugby à XIII qui a un historique important avec la France.

La tournée de l’Equipe de France en Australie en 1951 reste pour eux une référence qui a révolutionné leur rugby. Les échanges sportifs avec l’Australie sont nombreux et réguliers à travers les tournées et les Coupes du Monde mais une relation privilégiée s’est instaurée entre nos deux pays notamment par les échanges de joueurs.

Il faut savoir que depuis des années, nombreux sont les jeunes français qui trouvent un accueil dans les clubs australiens amateurs suite à l’obtention d’un working holidays visa.

En contrepartie, au cours des 5 dernières années pas moins de 194 joueurs australiens sont venus jouer dans nos clubs avec un contrat professionnel.

Aujourd’hui, le phénomène working Holiday visa joue en sens inverse et il est courant que les australiens, titulaire d’un tel titre, sollicitent nos clubs qui deviennent ainsi des facilitateurs pour leur séjour en France.

Avez-vous des exemples concret d’actions réussies ?

Une me vient de suite à l’esprit, le club de la Réole, via le Centre de Formation Professionnelle et de promotion Agricole, souhaite mettre en place des échanges sous forme de contrats d’apprentissage en alternance dans la filière viticole. A ce jour, ce type de contrat n’est pas possible hors UE mais va faire l’objet d’une étude particulière dans le cadre d’un rapprochement franco-australien, cela fonctionne a perfection avec de jeunes joueurs britannique, cela fonctionnera avec des Australiens.

Dans les catégories U16 et U18, les australiens rencontrent régulièrement nos équipes de France de la catégorie mais aussi les Schoolboys, l’Australian Institut of Sports, Universitaires et dernièrement les Aborigènes.

Avec la fédération nous souhaitons intensifier ces relations de coopération, si étroites, par la mise en place d’un projet visant à envoyer en Australie des joueurs (16-18 ans) dans le cadre du double projet (sport et études) ils joueraient dans des clubs tout en poursuivant leurs études. Quelques problèmes pratiques restent à régler en particulier à cause de la différence des saisons rugbystiques et scolaires entre les pays des deux hémisphères.

 

Quelle est la part de l’Australie dans le développement du XIIII dans le pacifique ? 

L’Australie par l’intermédiaire de l’ ARL et la NRL a mené une politique ambitieuse de développement de notre sport qui a assis sans conteste son influence dans cette région par la création de la Coupe du Pacifique ( Samoa, Papouasie Nouvelle Guinée, Tonga, Iles Cook, Fidji, ..) dont le vainqueur est qualifié pour les Four Nations avec L’Australie, la Nouvelle Zélande et l’Angleterre lorsque cette épreuve se déroule dans l’hémisphère sud.

Il y a aussi la participation de l’équipe professionnelle des AUCKLAND Warriors (Nouvelle Zélande au Championnat d’Australie ( NRL ).

La participation d’une sélection de Papouasie Nouvelle Guinée (pays où le rugby à XIII est n°1) au championnat australien de la Queensland Cup.

Mais  aussi la rencontre annuelle de l’Equipe d’Australie (kangourous) contre le XIII du 1er ministre de Papouasie Nouvelle Guinée.

Et bien sur la participation à la Coupe du Monde des Fidji, Tonga, Samoa, Iles Cook et Papouasie Nouvelle Guinée, vous voyez leur engagement est total.

Un mot pour conclure M. le Président,

La FFR XIII souhaiterait se réimplanter en Nouvelle Calédonie où nous étions présents il y a moins de dix ans comme l’a expliqué monsieur Tas Baitieri (échange de joueurs, formations technique et arbitrage).

Ce projet sportif, mais avec de réels débouchés économiques en perspective, pourrait être un excellent moyen de rapprocher la Nouvelle Calédonie non seulement de l’Australie mais aussi de ses voisins du Pacifique Sud.

Ce voyage et ces rencontres ont été riche à la fois pour la crédibilité de notre sport, et de ses dirigeants, auprès des autorités française mais aussi dans la perception que nos amis australiens ont de nous et de notre volonté de développement.