Les Frenchies en Super League : 10ème Round

Le choc promettait d’être séduisant entre deux squads bien dans leurs crampons et tous deux auteurs de séries de victoires. Avec, en prime, un rayon de soleil pour éclairer le Stade Gilbert Brutus dans la pluvieuse Catalogne et des supporters de tous âges venus nombreux célébrer Pâques à la manière treiziste, ne manquait plus qu’une victoire du club français pour finir d’embraser ce lundi.

Les débats seront rudes dès le coup d’envoi mais les Rovers se montreront moins adroits, échappant la balle plus d’une fois sur de pressants mais légaux placages des Perpignanais.

Sur cet ascendant, les Catalans imprimeront immédiatement les premiers points après que Leon Pryce ait percé la défense anglaise établie sur les 40 mètres locaux. Il donnera en offload, via Zeb Taia, à Morgan Escaré qui traversera la moitié du terrain pour le premier essai de la partie sans que les Robins ne puissent espérer l’arrêter. Thomas Bosc déposera la cerise des deux points sur la pâtisserie de ses coéquipiers.

Surpris, les joueurs d’Hull KR concéderont ensuite une pénalité, la première d’une longue série sanctionnant la nervosité manifeste des anglais face à un groupe affichant le plein d’assurance et une réussite effrontée. Cette fois, Thomas loupera sa cible mais les Dragons n’en resteront pas là.

À la 13e minute, un offload confus de Leon Pryce et bien repéré par Elliott Whitehead comme étant touché en dernier par un Rover permettra au jeune britannique de marquer le second essai du match qui ne sera accordé qu’après arbitrage vidéo.

Les Robins enchaîneront encore erreurs et fautes défensives que l’arbitre Mr Bentham sera contraint de sanctionner. Qui plus est, Craig Sandercock devra composer avec une série de joueurs restés sur le carreau, dont Justin Poore qui quittera le pré après avoir retrouvé son genou dans un étrange état après débroussaillage d’un tenu.

Les Dracs marqueront encore à la 17e minute, des mains de Michael Oldfield, veinard sous une passe au pied d’un Bosc-quito tout feu tout flamme mais qui ratera cependant sa transformation. Avec un avantage de 16 à 0, les garçons de Laurent Frayssinous semblaient avoir mis la main sur cette 10e journée mais c’était sans compter sur la ténacité des nouveaux coéquipiers de Kévin Larroyer.

Il faudra passer la 20e pour voir les Robins devenir dangereux mais ils n’en verront pas immédiatement le bénéfice. Entre fougue catalane et attitude aux portes de la correction de la part des Robins, l’arbitre du jour n’aura pas assez d’un seul sifflet pour arbitrer.

C’est sur un rythme effréné que les actions s’enchaîneront, principalement à la faveur des Catalans qui cumuleront les tentatives sans toujours voir leurs efforts récompensés, à l’image de Ben Pomeroy à qui un essai sera refusé un quart d’heure avant la fin de la première période.

Enfin, à la 27e minute, Greg Eden inscrira les premiers points pour son clan sur une passe de Travis Burns, les deux rouge-gorges jouant les passe-murailles à travers la défense perpignanaise.

Cette percée réussie, les Rovers remettront la main sur leur boîte de vitamines et, poussant les Dracs à la faute à moins de 10 minutes de la fin du premier acte, Jordan Cox inscrira un essai en force.

Travis Burns réussira sa deuxième transformation, réduisant ainsi l’écart pour voir les siens toujours menés mais de 16 à 12.

Ce regain de forme ne vaudra rien de bon au club français de la Super League et les Dragons accuseront une série de fautes qui n’échapperont pas à Phil Bentham. Il ne restera que trois minutes avant pause pour voir les Robins se hisser à hauteur de leurs adversaires du jour grâce à la belle performance d’Omari Caro sur son aile. La conversion de Burns permettra aux anglais de prendre une avance de 2 points dans le fracassant ramdam des quelques 500 supporters « Red and White » venus passer le week-end de Pâques en Roussillon.

C’est sur le score de 16 à 18 en faveur des visiteurs malgré une flagrante domination perpignanaise, que les deux équipes se sont séparées pour une pause que chacun avait amplement méritée.

Malheureusement pour Kévin Larroyer et les siens, ses anciens acolytes reviendront avec les intentions qui ont fait leur belle première demi-heure dans cette rencontre. Daryl Millard marquera dès la 41e dans l’extrême gauche de l’en-but, sans passer par la touche d’après les décisions du vidéoref, décalage dont fera fi Thomas Bosc qui ajoutera deux points au bon retour de sa horde.

Luttant sang et eau, les Robins retrouveront le score de parité après un deuxième essai de Caro qui redonnera la mène aux anglais après transformation de l’infaillible Burns.

Las et désireux d’en finir avec ces drôles d’oiseaux, les Dragons Catalans combineront à merveille à l’initiative d’un Pryce 2.0 depuis 2014, dans le but d’expédier Oldfield signer son deuxième essai du Lundi de Pâques. Encore placé aux antipodes des poteaux, flirtant avec la ligne de touche, Thomas manquera la transformation. Mais les Catalans mèneront à nouveau 26 à 24.

Une nouvelle offensive anglaise fera frémir d’horreur l’assistance de Brutus, particulièrement  lorsque Leon Pryce restera au sol pour une blessure à la cheville qui ne l’empêchera toutefois pas de poursuivre sa partie tambour battant et d’être élu Homme du Match. Les Catalans produiront plus de jeu encore, malgré les actions aux limites de la légalité des hommes de Sandercock qui  bénéficieront temporairement de l’indulgence de l’arbitre du jour.

Les Robins tomberont cependant sous le souffle brûlant des Dragons et sortiront déshydratés des placages de plus en plus âpres que les locaux leur asséneront comme pour barrer la route aux mauvais comportements. C’est d’ailleurs bien lancé sur cet élan de fougue que Whitehead inscrira lui aussi son second essai, arrachant un high-kick de Pryce des mains d’Omari Caro à quelques secondes de l’heure de jeu. Thomas, enfin recentré vers les poteaux, ajoutera les deux points de la transformation mettant ainsi les siens à 32-24, légèrement à l’abri d’un coup d’éclat anglais.

Hull KR retrouvera ses démons, sanctionné à quelques mètres de son en-but pour des fautes de débutant qui permettront à Bosc d’accroître l’écart au moyen d’une pénalité qu’il tentera aux pieds des poteaux.

Sur un avantage perpignanais de 34 à 24 à la 66e, Olivier Elima se verra gêné (voire agressé) pour jouer son tenu, puis provoqué encore pour finalement être sanctionné par Mr Bentham. Après intervention de l’arbitre de touche et vérification à la vidéo, la pénalité se retournera contre l’East Hull désormais officiellement aux limites de la bienséance athlétique. Une nouvelle sanction au préjudice des Rovers à la 68e conduira l’escouade catalane au plus près du succès sur un score flatteur de 36 – 24.