Les joueurs ont beau se battre, encore faut-il qu’ils jouent en équipe. Or, une fois de plus samedi soir, les Dragons n’ont fait appel qu’à leurs qualités individuelles. D’équipe, point, le collectif étant aux abonnés absents.
La défaite, mettant virtuellement un terme à leur saison, leur pendait au nez dès lors que jusqu’au-boutiste au possible, leur entraîneur alignait la même paire de demis que celle qui avait failli six jours plus tôt à Leeds (sans compter que Langi jouait physiquement diminué), le seul authentique spécialiste du poste, Lucas Albert, cirant désespérément le banc jusqu’à son entrée – tardive – dans un rôle de talonneur auquel, en haut lieu, on veut le cantonner.
Certes, dès la reprise, David Mead passait arrière, Samisoni Langi au centre, Arthur Romano à l’aile, permettant ainsi à Tony Gigot de glisser à la charnière, mais sans pour autant changer quoique ce soit dans la conduite d’un jeu sclérosé, sans danger pour l’adversaire, lequel avait déjà fait son nid à la mi-temps.
Imaginez qu’il fallut attendre une grosse demi-heure pour assister à la première attaque au large des Catalans, née d’un offload de Kenny Edwards !
Jusque-là, Greg Bird avait été pris dans l’en but adverse, Lewis Tierney avait lâché un ballon d’essai, Sam Kasiano, au soutien de Bird, avait “jeté” un ballon la balle à trois mètres du but, Gigot et Alrix Da Costa n’avaient fait que frôler la ligne fatidique. Même à treize contre douze, après la punition de dix minutes infligée à Krasniqi, cela ne passait pas.
C’est dire si le sentiment d’impuissance était patent, alors que les Sang et Or avaient copieusement dominé un rival d’autant plus efficace en défense qu’il voyait venir de loin le jeu trop prévisible d’en face.
Juste avant la pause, la percée de Brayden Wiliame avortait sur Tierney, et seul Kieran Dixon, interceptant une passe de Langi, et faisant apprécier sa vitesse sur quatre-vingt mètres, avait illuminé le tableau d’affichage.
Romano : triste anniversaire
8-0 pour Londres, ça n’était pas la mer à boire, la preuve avec cette longue passe aérienne d’Edwards pour Wiliame, qui feintait la passe avant d’aller marquer, mais en suivant les Catalans se cassaient à nouveau les dents sur la défense anglaise : Mead bloqué dans l’en but adverse, Romano, qui aurait mérité mieux le jour de son anniversaire, était victime d’une “corde à linge” à trois mètres du bonheur, Edwards, Albert et Gigot faisaient le spectacle à trois, mais sans récompense à l’arrivée, Julian Bousquet échouait en force.
Rhys Williams, lui, avait débordé pour servir Alex Walker à l’intérieur, enterrant vraisemblablement de manière définitive (victoire de Salford à Hull FC 44-22) les derniers espoirs de qualification des Dragons.
Plus dure, donc, fut la chute, avec ce deuxième échec de la saison face à la lanterne rouge (12-30 en juin). Un échec hélas programmé, car lié au conservatisme d’un coach ayant sous employé Lucas Albert, et pas employé du tout Benjamin Jullien (on ne parle même pas d’Arthur Mougue et de Lambert Belmas), alors que c’est d’imagination et de sang frais dont avait besoin une équipe déjà mise à mal par une cascade de blessés et de suspensions.
Edwards surtout, Anto Maria, Rémi Casty, Mead, Benjamin Garcia, Romano, Mickaël Simon, Kasiano malgré ses offloads follement risqués, s’étaient pourtant dépensés sans compter, mais sans ligne directrice aux postes clés de demis, il était vain d’espérer.
DRAGONS – LONDRES 4-17
Mi-temps 0-8
Arbitre Liam Moore
7 727 spectateurs
Dragons : 1 essai Wiliame (45).
Londres : 2 essais K. Dixon (10), A. Walker (53), 2 T et 2 pénalités (2, 60) K. Dixon, 1 drop Lamb (71).
Cartons jaunes :
Krasniqi (Londres) à la 20è, Bird (Dragons) à la 77è.
Dragons : Gigot, Mead, Romano, Wiliame, Tierney, (o) Bird, (m) Langi (Bousquet 66) – Bousquet (Simon 28, Kasiano 55), Da Costa (Albert 60), Kasiano (Maria 26, Casty 55) – Whitley, Garcia (Maria 72) – Casty (Edwards 27).
London Broncos : A. Walker, K. Dixon, Morgan, Kear, R. Williams, (o) Abdull, (m) Lamb – Battye, Cunningham, Krasniqi – Pitts, Lovell – Luke Yates.
Sont entrés en jeu : Fozard, Gee, Dan Hindmarsh, Guy Armitage.
Hervé Girette