Après onze saisons de Super League – neuf aux Dragons Catalans et deux à Wakefield – Mickaël Simon a décidé de tourner la page et de poursuivre sa carrière rugbystique en Élite, sous le maillot de Carcassonne XIII. En quatre rencontres disputées, il a démontré qu’il n’était pas venu au pied de la Cité amorcer une semi-retraite. Bien au contraire ! Avec le sérieux, le professionnalisme et l’abnégation qu’on lui connaît, il s’est imposé comme un des leaders du redoutable pack « jaune et noir ». Un guide pour ses jeunes coéquipiers qui peuvent compter sur la détermination de l’ancien limouxin pour les mener à la victoire contre son ancien club dans un derby qui s’annonce chaud, bouillant.
Mickaël, vous avez disputé votre premier match sous le maillot « jaune et noir » le 6 décembre dernier à Palau. Après un gros mois de compétition, que pouvez-vous nous dire du niveau actuel de l’Élite nationale ?
Honnêtement, je trouve le niveau de l’Élite assez élevé. D’autant que, depuis mes débuts à Carcassonne, je n’ai joué que des gros matchs à l’extérieur. On sent qu’il y a une approche beaucoup plus professionnelle. Cela est dû au fait que certains jeunes passent par des structures de formation comme l’Académie des Dragons. De plus, je savais que ce ne serait pas facile pour moi, car je suis attendu à chaque match.
Et celui, au sein de cette Élite, de Carcassonne XIII ?
Même si nous sommes premiers, nous ne sommes pas au maximum de nos capacités. Toutefois, nous avons progressé et devons continuer à travailler pour être à cent pour cent lors des plays-offs.
Sur ce que vous voyez depuis quelques semaines, certains joueurs de votre équipe auraient-ils le potentiel pour instrumenter en Super League ?
Je pense qu’un jeune joueur qui arrive à maturité dans une structure professionnelle peut devenir joueur de Super League. Pour en arriver là, il faut le vouloir vraiment, prendre les bonnes orientations et ne pas hésiter à sortir de sa zone de confort. À l’image de César Rougé, on doit le faire lorsque l’on est jeune.
Vous arrive-t-il de regretter de ne pas avoir prolongé l’aventure avec les Dragons Catalans ?
Actuellement, non. Car c’est une décision que j’ai longuement mûrie. Je m’étais préparé à quitter la Super League en restant focus sur ma dernière saison chez les Dragons. Je savais qu’il aurait été difficile de repartir pour une année supplémentaire.
En venant à Carcassonne, au sortir du monde professionnel, vous étiez venu chercher un milieu à caractère familial. L’avez-vous trouvé ?
Oui. Tout se passe très bien. Il règne au sein du club un bel esprit de camaraderie, que ce soit dans les vestiaires ou dans les autres strates du club. Il me manque simplement de pouvoir rencontrer les supporters et échanger avec eux.
Le week-end dernier, votre équipe s’est largement imposée à Villeneuve/Lot. Quel regard portez-vous sur cette performance ?
Nous nous attendions à une rencontre difficile chez une équipe invaincue mais, le fait de nous être souvent déplacés nous a aidés à bien l’aborder. La préparation avait été bonne durant toute la semaine. Nous avons su prendre le match par le bon bout. Maintenant, nous devons rester humbles car Villeneuve présentera un tout autre visage lors des phases finales. Nous devons nous servir de cette victoire pour continuer notre progression.
Dimanche, Carcassonne XIII se déplace à Limoux. C’est un retour au pays, pour vous qui avez défendu les couleurs blanquetières à votre début de carrière ?
Limoux est un club pour lequel j’ai beaucoup de respect, car il m’a fait aimer le rugby et m’a transmis l’amour du maillot. Il est seulement dommage que le public ne puisse pas assister à ce derby.
Si l’on se réfère aux derniers résultats des deux clubs, la cote serait plutôt en faveur de l’équipe de la préfecture dans ce derby. Vous confirmez ?
Limoux est actuellement dans une passe difficile, en raison de nombreuses absences au niveau de ses cadres. Cela reste toutefois une équipe qui tourne bien et possède des automatismes. Ce qui est sûr, c’est que, contre nous, ce sera un tout autre Limoux que celui qui s’est incliné à Toulouse. Un derby à l’Aiguille est toujours difficile à négocier.
Source : P.A