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César Rougé : « Melbourne, une expérience extraordinaire »

A tout juste 17 printemps, César Rougé a déjà un CV des plus remplis : outre la tournée en Angleterre avec l’équipe de France U16 (dont il était le capitaine) en 2017 et celle en Nouvelle-Zélande avec les U19 en 2018, le jeune demi fait depuis le début de saison partie, sous la houlette de Maxime Grésèque, du groupe Elite du Treize Limouxin. Cerise sur le gâteau : début janvier, il s’est envolé vers l’Australie pour participer à un « training camp » organisé par le Storm de Melbourne. Il nous raconte son expérience et nous livre ses impressions sur cette superbe aventure. 

César, comment as-tu eu l’opportunité de participer à ce camp d’entraînement ?

César Rougé : Laurent Garnier, une figure du rugby à XIII français, coache maintenant les Easts Tigers de de Coorparoo (banlieue de Brisbane, dans le Queensland), qui sont en réalité la réserve du Storm de Melbourne. Quand le Storm organise des « training camps », il fait partie du staff qui prend en charge les activités. Comme il est toujours très connecté avec la France, on lui a demandé s’il connaissait des jeunes Français susceptibles de participer au camp. Aux alentours de mai 2019, il s’est renseigné auprès de ses contacts dans le sud de la France. Mon nom lui a été proposé. Il m’a ensuite appelé directement, puis je lui ai envoyé une vidéo. En aout 2019, j’ai su que j’étais accepté.

Comment se sont passés le voyage et l’arrivée sur place ?

CR : Déjà, je ne suis pas parti tout seul. J’étais avec Baptiste Fabre d’Albi XIII. Nous nous connaissions depuis quelque temps puisque nous formions la charnière des U16. Nous sommes partis du 6 au 18 janvier. Nous nous sommes envolés de Toulouse et avons fait escale à Abu Dhabi. Nous avons ensuite terminé le voyage jusqu’à Brisbane. Les quatre premiers jours, nous sommes restés chez Laurent Garnier, qui réside à Brisbane. Le dimanche, nous avons pris l’avion pour Melbourne (dans le Victoria) puis avons accompagné Laurent pour aller chercher les autres participants au camp à l’aéroport. Il y avait des Sud-Africains, des Néo-Zélandais et des Australiens bien sûr. Nous étions donc les seuls Européens sur vingt-cinq participants. On nous a installés à la Geelong Grammar School de Corio, à environ une heure de voiture de Melbourne.

Trois Frenchies à Melbourne : le coach Laurent Garnier encadré de César Rougé (à droite) et Baptiste Fabre.

Le camp d’entrainement a donc commencé le lendemain.

CR : En effet, le lundi, lever à six heures du matin. On a commencé avec des tests physiques : musculation, « yoyo test ». Les jours suivants, nous avions des réunions dès sept heures le matin. On nous faisait répondre à des questions et écrire nos objectifs pour la journée sur un carnet. Puis on enchainait : petit-déjeuner, strap, séances d’entraînements d’environ deux heures. Puis c’était piscine pour récupérer, déjeuner, sieste et nouvelle séance l’après-midi. On a bien travaillé, beaucoup de « drills » (exercices) et de « skills » (technique individuelle). Le mardi, la séance était axée sur l’attaque, le mercredi sur la défense. Le jeudi après-midi, on a fini par un match.

César a montré de belles aptitudes lors du camp d’entraînement du Melbourne Storm.

Dans quel état d’esprit étaient les participants à ce stage ?

CR : Tous les joueurs faisaient preuve d’un grand enthousiasme. En fait, chacun mesurait la chance de participer à un tel camp d’entraînement. Avant de partir, je m’imaginais que ça allait être un stage du style « commando », mais pas du tout. La structure dans laquelle nous étions était fantastique : la Geelong Grammar School possède pour six millions d’euros de structures sportives, notamment une piscine de 25 mètres et deux terrains intérieurs de basketball. J’estime avoir très bien vécu cette expérience extraordinaire. Nous étions mis dans les meilleures conditions pour réussir. Si on avait un coup de moins bien, un coach venait nous parler et nous rassurer, nous conseiller. Ils savaient être proches quand c’était nécessaire.

La barrière de la langue n’a-t-elle pas été un problème ?

CR : Un petit peu mais pas tant que cela. Déjà, ce qui m’a aidé, c’est que j’évolue avec le groupe Elite du XIII Limouxin depuis quelques semaines. On a un arrière et un deuxième ligne australiens avec lesquels je suis souvent amené à communiquer dans le jeu, ne serait-ce que par la position que j’occupe sur le terrain. Je connaissais donc une partie du vocabulaire spécifique. Ensuite, sur place, nous ne pouvions utiliser nos téléphones portables qu’une heure par jour, de 20 heures à 21 heures. Nous avions de ce fait plus l’occasion de parler avec les autres participants. Pour ma part, j’avais un petit carnet dans lequel j’écrivais le vocabulaire nouveau.

César à la manœuvre sous le maillot du Treize Limouxin.

Quelles sont tes perspectives après ce stage ?

CR : Je suis actuellement en Terminale ES au CREPS de Toulouse. Je devais au départ passer mon bac en deux ans, d’autant que j’ai pris du retard et que j’ai manqué pas mal d’heures de cours du fait de la tournée en Nouvelle-Zélande et mon stage à Melbourne. Néanmoins, je vais essayer de passer mon bac cette année. Je suis toujours en contact avec Laurent Garnier. Si je suis pris, pourquoi pas repartir à Melbourne en décembre 2020, passer une saison complète sur place pour jouer avec une équipe réserve et participer aux divers camps organisés par le Storm dans le Queensland ou ailleurs ?

En compagnie de Cameron Smith (411 matchs joués en NRL, 56 sélections avec les Kangourous).

Pour terminer, tu as eu la chance de rencontrer Cameron Smith, talonneur du Storm et véritable légende vivante de la NRL. Raconte-nous.

CR : Quand nous étions à la Geelong Grammar School, à l’internat, le bâtiment dans lequel nous résidions se trouvait à une trentaine de mètres de celui de l’équipe du Storm. On mangeait tous les jours avec eux, on s’entraînait tous les jours sur le même terrain qu’eux, à la même heure. On a pu voir tous les joueurs. Ils étaient très abordables, notamment Cameron Smith. Cette rencontre reste évidemment un excellent souvenir.

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