Damien Couturier et le TO ne sont pas passés loin. Photos RMD Agency
Sans paraître pour autant insurmontable, la tâche dévolue à Toulouse, en 1/16è de finale de Challenge Cup, à York, était autrement plus difficile que celle qui attendait les Dragons, à Hunslet. Au lendemain de ce double duel anglo-français, la Coupe est amère pour l’un, pleine pour l’autre. Explications.
Assis entre deux chaises, dès lors qu’il lui fallait se projeter sur la demi-finale du championnat de France une semaine plus tard contre Pia, et donc ménager en partie ses troupes, Gilles Dumas s’était volontairement privé des services de Sébastien Planas, Shane Blackett, Kuni Minga et Bruno Ormeno, mais l’ensemble n’en avait pas moins fière allure.
C’était cependant sans compter avec l’âpre résistance offerte par les Knights, avec la blessure au genou contractée par Cyril Moliner, avec, encore, la faute d’inattention en défense ayant permis aux Anglais (qui perdaient sur blessure, en première période, Jack Lee et Simon Brown), de revenir à six longueurs au score (12-18), juste avant la pause, moment critique s’il en est.
“Ensuite, bénéficiant à leur tout du vent, ils nous ont maintenu dans notre camp, exerçant une grosse pression”, indique l’entraîneur du TO.
Des erreurs exploitées par les Knights
Une pression fatale aux visiteurs, qui jusque-là avaient affiché une prometteuse maîtrise, derrière un Eloni Vunakece rayonnant (deux essais inscrits en force), et un Mark Kheirallah opportuniste (balle arrachée à un contre un). “Quelques erreurs commises à l’intérieur de notre camp ont été exploitées par l’adversaire”, constate le coach haut-garonnais, pour qui “il y avait la place pour se qualifier.”
La vivacité du demi-de-mêlée Jonny Presley, et le jeu au pied de l’arrière Tommy Carr faisaient le reste, en dépit de la conclusion du retour au score (24-28) de Tony Maurel, placé dans un intervalle, même si la prolongation aurait été offerte au TO, si d’aventure Marl Kheirallah, en coin et face au vent, avait réussi la transformation du dernier essai, celui de l’espoir redonné par Bastien Ader, profitant d’une diagonale au pied de Johnathon Ford pour terminer le travail via une feinte décisive.
Pas sûr que les mots de Gary Thornton, l’entraîneur des Knights, suffisent à consoler Guy Williams et ses camarades : “Notre victoire est d’autant plus méritoire que Toulouse a fait globalement belle impression, par son imagination, ses libérations, et sa propension à avancer sur chaque prise de balle, y compris en deuxième mi-temps, au cours de laquelle nous avons été plus efficaces qu’en première.”
Bousquet, Henderson : deux cailloux dans la chaussure des Dragons
Un peu plus tôt dans l’après-midi, à une cinquantaine de kilomètres de là, toujours dans le Yorkshire, les Dragons, comme prévu, n’avaient pas eu à puiser dans leurs réserves (si ce n’est celle de Saint-Estève – XIII Catalan, Leon Pryce, Rémi Casty, Lopini Paea ayant été ménagés en vue de la réception d’Huddersfield, samedi prochain, et l’infirmerie étant copieusement garnie), face à des “Faucons” incapables de déployer leurs ailes, vite débordée par l’appétit de William Barthau, Damien Blanch et Thoms Bosc. Le trio, auteur chacun d’un essai dans les dix premières minutes de la partie, fit en sorte, en effet, de mettre rapidement sous l’éteignoir un rival ne valant pas mieux que son classement actuel en Championship (10è).
Et la seule inquiétude, pour les Sang et Or, résidait dans la blessure à l’échauffement dont avait été victime Julian Bousquet (récidive d’une déchirure à la cuisse), puis plus tard (30è) dans l’expulsion de Ian Henderson (plaquage avec l’épaule sur Helliwell), risquant de priver le talonneur australien du match contre les Giants, en Super League.
Reste qu’impeccables au pied, un secteur sur lequel l’entraîneur Laurent Frayssinous avait mis l’accent, dans la causerie d’avant-match, les Catalans ont contrôlé les opérations de bout en bout, pas même affectés par l’infériorité numérique à laquelle ils étaient confrontés, malgré le bémol apporté par Eloi Pélissier : “Autant nous avons excellé lors des vingt premières minutes, autant ensuite on n’a pas souvent respecté les schémas de jeu.”
“On a fait le travail”, préférait positiver le coach, qui ne voyait pas spécialement d’un bon oeil le fait d’enchaîner un troisième déplacement de rang, outre-Manche, ne s’étendant pas sur les pertes de balle exagérées.
Et, au moins, l’efficacité avait été au rendez-vous, comme l’expliquait Jason Baitieri : “On est parfois sorti du plan de jeu, mais on a fait preuve d’efficacité en bout de chaîne, malgré une équipe plus inexpérimentée que d’ordinaire.”
LES FICHES TECHNIQUES
4è tour de la Tetley’s Challenge Cup
York City Knights – TO 30-28
Mi-temps : 12-18.
Arbitre : M. Merrick. 431 spectateurs.
York : 5 essais Lee (12), Carr (37), Brining (48, 63), Browne (55), 4 transformations (12, 37, 48, 63) et 1 pénalité (76) Carr.
Toulouse : 5 essais Vunakece (15, 25), Kheirallah (19), Maurel (71), Ader (80), 4 transformations Kheirallah (15, 19, 25, 71).
YORK : Carr – Browne, James Ford, Latus, Dent – (o) Brown, (m) Presley – Potter, Lee, Bell – Pickles, Ed Smith – Lyons.
Sont entrés en jeu : Brining, Adam Sullivan, Jack Iley, Freer.
TOULOUSE : T. Maurel – Innès, Didone, Quintilla, B. Ader – (o) Johnathon Ford, (m) Kheirallah – Vunakece, Fahy, Y. Barthau – Williams, Moliner – Masselot.
Sont entrés : M. Kriouache, Couturier, Th. Gonzalez-Trique, Gout.
Hunslet Hawks – Dragons Catalans 12-50
Mi-temps 0-26
Arbitre : M. Stokes. 625 spectateurs.
Hunslet : 2 essais Yates (66), Grimshaw (80), 2 transformations David March et Helliwell.
Dragons : 9 essais W. Barthau (2, 65, 70), Blanch (7), Bosc (11), Baile (18, 45), Taia (34), Pélissier (58), 7 transformations Bosc.
Carton rouge : Ian Henderson (Dragons) à la 32è.
HUNSLET : J. Watson – Stuart Kain, Wilson, Liam Welham, W. Pryce – (o) Gromshaw, (m) Helliwell – Haley, Haig, Houston – Haughey, Sc. Watson – D. March.
Sont entrés : Hood, Yates, L. Menzies, David Clayton.
DRAGONS : Escaré – Vaccari, Baile, Pala, Blanch – (o) Bosc, (m) W. Barthau – Simon, I. Henderson, Baitieri – Larroyer, Taia – Mounis.
Sont entrés en jeu : Fakir, A. Maria, David Guasch, Pélissier.
Au poste de pilier pour les besoins de la cause, Jason Baitieri a montré la voie.