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Kévin LARROYER : « Je veux passer un cap !»

C’est désormais un fait, les « petits Frenchies » commencent à attirer les clubs étrangers à l’instar de Kévin Larroyer, deuxième ligne du XIII tricolore et désormais des Hull Kingston Rovers. C’est un garçon motivé et heureux de son sort qui s’est confié à nous après la 3e journée de Super League.

L’ancien joueur des Dragons Catalans issu de la formation toulousaine nous a livré ses premières impressions sur son nouveau monde, ses performances et ses objectifs pour son club et lui-même.

LARROYER kevinQuels ont été pour toi les raisons qui t’ont fait opter pour l’Angleterre et plus précisément Hull Kingston Rovers ?

Kévin Larroyer : C’est d’abord une opportunité qu’il m’a fallu saisir quand ils ont pris contact avec moi. C’est le discours de l’entraîneur qui m’a avant tout séduit car ce que je cherchais c’était surtout du temps de jeu pour continuer ma progression. Craig Sandercock m’a fait comprendre que son intention était bien de me faire jouer cette année. Ensuite, Hull KR est un très bon club avec une grande histoire et un bon public ce qui est très motivant. Et puis il y a le derby contre Hull FC, une expérience qui sera j’en suis sûr inoubliable.

Qu’est-ce qui te change le plus dans cette nouvelle aventure anglaise ?

K.L. : Le temps ! (rires) C’est très différent entre Perpignan et ici. Je contacte souvent mon meilleur ami via Facetime (NdlR : application de vidéoconférence) et il me fait râler quand il me dit qu’il fait 20° là-bas alors qu’ici il fait assez froid. C’est vraiment un gros changement.

Un choc linguistique, gastronomique ?

K.L. : Pour la langue, même si je ne connaissais que quelques phrases au départ, l’immersion fait  que je progresse vite. Je vais le plus possible vers les autres, je fais l’effort de communiquer et de bien écouter pour m’améliorer. J’avance vite, c’est de mieux en mieux. Pour la nourriture, c’est compliqué de comparer avec la France. Ils ne mangent pas très bien ici (rires), les bons repas français me manquent mais ça reste un détail. Et puis je fais attention à mon alimentation, je m’efforce d’avoir une bonne hygiène de vie, de bien m’hydrater pour être le plus performant possible le week-end. Ça se ressent sur le terrain quand on mange mal et qu’on boit n’importe quoi.

Et d’un point de vue sportif ?

K.L : C’est un peu différent. On fait des journées continues, j’arrive au stade à 8 heures le matin  pour n’en repartir que vers 14 heures. On enchaîne tout : vidéo, massages, muscu… et on mange ensemble. C’est très important pour la cohésion de l’équipe surtout que nous sommes 8 nouveaux joueurs à démarrer cette année. Après c’est une ambiance anglo-saxonne à l’entraînement, toujours à fond, assez intense. Globalement, il n’y a quand même pas de grande différence avec les Dragons Catalans.

Les Robins démarrent la saison 2014 un peu comme ils ont terminé la précédente, très prometteurs en dépit de résultats mitigés. Est-ce que tu sens qu’il y a encore une bonne marge de progression pour l’équipe ?

K.L. : Très honnêtement, il y a une énorme marge de progression. Avec deux joueurs majeurs suspendus sur les trois premiers matchs, un autre joueur important ménagé le week-end dernier en raison d’un KO, on a dû aligner un pack très jeune à l’exception de Neville Costigan, seul avant expérimenté. En plus, il ne faut pas oublier que nous sommes 8 nouvelles recrues et c’est beaucoup.

Il faut laisser le temps à la mayonnaise de prendre. Après les trois premiers matchs, on sait qu’il y a des choses à corriger, on prend trop d’essais à cause de nos erreurs et de nos pertes de balles. Il faut qu’on soit meilleurs dans l’exécution du dernier geste, il y a encore trop de déchets dans notre jeu. Mais je pense vraiment qu’on a les moyens de bien évoluer même si le calendrier ne nous est pas favorable. On va à St Helens puis à Wigan mais ce n’est pas plus mal pour rentrer de plain-pied dans ce championnat, c’est excitant de jouer des matchs comme ça.

Quels sont d’après toi les Robins qui vont s’illustrer cette année ?

K.L. : Je dirais l’arrière, Greg Eden, qui est très bon sur les ballons hauts et dans les relances. Il est excellent quand il s’intercale dans la ligne de trois-quarts. Il est puissant, il peut faire jouer, il peut marquer, c’est un joueur assez complet. Ensuite, il y a Travis Burns. Il m’a étonné, il est très fort en défense pour un demi, il est très agressif, il plaque dur. En attaque, il fait bien jouer, il a le geste juste. Pour ce qui est de devant je dirais Josh Hodgson d’abord, notre talonneur. Il joue 80 minutes et se dépense sans compter, il est intelligent derrière le tenu et défend très bien. Et puis notre pilier, Michael Weyman qui nous apporte son expérience de la NRL et qui est un excellent défenseur. Je pense qu’on entendra beaucoup parler de ces quatre joueurs cette année.

Tu peux te vanter d’être l’un des meilleurs plaqueurs de ton équipe depuis le début de la saison. Que mets-tu en œuvre pour améliorer cette performance ?

K.L. : J’adore défendre, comme on dit me filer pour l’équipe. Le travail de l’ombre, les efforts répétés, ça ne me dérange pas au contraire, j’aime ça. L’entraîneur trouvait que j’avais une bonne base, un bon impact et une bonne agressivité, mais il m’a fait bosser des détails de ma défense, mes lacunes. Il m’a imposé notamment de rester droit, de ne pas me tourner dans un sens ou dans l’autre. Il me demande d’être plus présent sur les placages, d’améliorer ma technique et ma lutte. Je vois déjà les résultats payants de mon travail de l’intersaison et ça me pousse à m’entraîner plus dur encore.

Je suppose que tu connais tes stats de plaqueur…

K.L. : Je crois que j’ai réussi 41 placages sur le dernier match mais ce qui est vraiment important et qui me satisfait c’est que je n’en ai raté aucun. Je voulais jouer 80 minutes, me donner à fond et j’ai joué 80 minutes. Sur les deux premiers matchs, j’avais loupé 4 placages par match et c’était à mon avis beaucoup trop. Pour le Round 3 je tenais à faire un match complet et c’est une satisfaction pour le coach et moi. Il faut que j’améliore encore cette stat de semaine en semaine. Je me sens bien physiquement, je fais beaucoup d’extras pour améliorer mon cardio. Je me sens de plus en plus frais physiquement ce qui va me permettre d’améliorer certains petits aspects de mon jeu.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

K.L. : Pour cette saison, alors que j’ai quand même tenté un pari risqué en partant à l’aventure en Angleterre, ce que j’aimerais c’est passer un cap. C’est la plus importante de ma carrière : soit je réussis, soit je tombe dans l’oubli. Je dois démontrer mon potentiel, prouver que j’ai le niveau pour être titulaire dans une équipe et rééditer des performances comme celle de la dernière journée. Pour l’équipe, étant donné le bel effectif, je souhaite qu’on aille le plus loin possible. Mais ce qu’on peut vraiment me souhaiter dans l’immédiat c’est de battre Hull FC ! (rires) Ce que j’ai bien compris en arrivant ici c’est que s’il y a un match important, c’est bien celui-là.

Téhora Dutenu

LARROYER - Crédit A. MONOD

Kévin LARROYER en action – Crédit : A. MONOD

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