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Guy Vigouroux, souvenirs, souvenirs…

altVIGOUROUX VIGNET

Depuis cinq ans, l’ancien CTR de la Ligue PACA (1972 à 1998) chante et raconte Brassens, sur scène, après s’être perfectionné à la guitare, à raison de trois heures par jour, pendant douze mois. A son actif, une centaine de concerts en duo avec Philippe Borie au chant, et trente, déjà, en solo. Mais ce n’est pas la seule passion de l’ex-ailier de l’équipe de France, au milieu des années soixante-dix.

Il donne aussi des représentations de “Sauf le respect que je vous dois…”, un spectacle résolument féministe, dont il est l’auteur, et des conférences sur le sport et le handicap. Sur l’arbitrage, également, à la demande, parfois, de son ami franc-comtois Michel Vautrot, le plus célèbre des arbitres de football, de la FFF, et de la Fédération Française de gymnastique.

Guy, qui à 65 ans est décidément un homme très occupé, est aussi référent régional pour la lutte contre les violences sexuelles dans le sport. On l’a retrouvé dernièrement à Besançon, où il vit en famille depuis maintenant quinze ans. Et il n’a rien oublié de son riche passé de treiziste…

Guy, comment résumeriez-vous votre carrière de joueur ?
“Comme je suis originaire de l’Hérault, j’ai débuté à XV, à Pézenas, en 1964. Je ne connaissais rien du rugby à XIII quand en 1970, à Toulouse, où je préparais mon professorat de sport, Jean Rosada, qui jouait à l’AS Carcassonne, m’a invité à le rejoindre pour une rencontre universitaire, arbitrée par Raymond Revert. J’ai été conquis d’emblée. En suivant, Jean Cabrol, alors DTN, est venu présenter à Toulouse un film sur la Coupe du monde 1968. En novembre de la même année je devenais international B. J’ai joué à Montpellier sous la houlette de Jean Cabrol, à Marseille sous celle d’André Ferren, puis à Cavaillon, et je compte trois sélections avec le XIII de France.

Quel souvenir conservez-vous de votre première cape d’international ?
“C’était à Perpignan, contre l’Angleterre. Je jouais arrière, et “Pipette” (ndlr : Puig-Aubert était membre du comité de sélection) m’avait donné de précieux conseils sur le fait de jouer face au vent, qui était fort, ce jour-là.”

Vous aviez également fait partie, comme entraîneur, de la première tournée d’un XIII de France junior en Australie…
“En effet, en 1983. Et, sur place, j’avais été marqué par le jeu d’attaque innovant pratiqué par Parramatta, dont le coach était Jack Gibson. Et nous avions ramené de ce périple deux boucliers, destinés au travail de défense, aux entraînements. Les tout premiers, en France. En tout, j’ai passé dix ans à la tête des juniors tricolores, aux côtés de Jacques Balleroy, Yves Castany, Paul Tancrède, le Président de la Commission des Jeunes à la Fédération Française, et Gérard Batisse, le curé soigneur.”

Le XIII de France, ensuite…
“J’étais co-entraîneur avec Tas Baitieri, en 1985 et 1986. Je me souviens entre autres du match nul 10-10 avec l’Angleterre, à Avignon, où nous avions fait une petite révolution en plaçant le demi-de-mêlée Gilles Dumas à l’arrière. Nous lui avions demandé de jouer derrière le tenu. Une première, car jusqu’ici c’était les N.7 qui tenaient cet emploi.”

Quels clubs avez-vous entraîné ?
“Le SU Cavaillon de Pierre Chastan, Le Pontet, comme successeur de Marius Frattini, qui venait de réussir le doublé avec le club vauclusien, puis Apt pendant deux saisons.”

Place, ensuite, à l’arbitrage…
“Mon meilleur souvenir, car j’ai toujours cherché, dans ce rôle, à être au service du jeu. J’avais 50 ans, à mes débuts, pour un match entre les juniors d’Entraigues et ceux de Vedène. Mon premier, en Groupe B de Nationale, fut Roanne – Salon. Marcel Caillol, alors président de la Commission d’Arbitrage de la Fédération, m’avait dit qu’il fallait patienter plusieurs années avant d’espérer diriger en Elite. Huit mois plus tard j’étais désigné pour arbitrer un match XIII Catalan – Carcassonne, à Brutus, et j’ai plus tard dirigé la finale du Championnat entre Pia et Saint-Estève, en 1995, et France B – Australie, au Pontet. Ma passion pour l’arbitrage en général, ne m’a plus quitté, depuis. André Janzac, suite aux dernières élections fédérales, m’a demandé si j’étais disposé à lui donner un coup de mains au sein de la Commission d’Arbitrage. J’ai répondu par l’affirmative, mais de manière ponctuelle, compte-tenu de mon éloignement géographique.”

Un regret, dans ce domaine ?
“Oui, le fait d’occuper un poste de CTR et parallèlement d’arbitrer, ne plaisait pas à tout le monde. Lors de la grève des arbitres en 1997, avec Jean-Louis Arribaud et Pierre Gonzalès nous avons été les seuls à rester fidèles à Marcel Caillol. Un an plus tard j’étais nommé à la Direction Régionale de la Jeunesse et Sports de Franche-Comté, où je suis resté jusqu’à ma retraite, cette année…”

Quels rapports avez-vous entretenu avec le rugby à XIII, ces quinze dernières années ?
“Ce sport m’a énormément apporté, et je reste un inconditionnel du XIII. J’ai par exemple refusé, voici quelques années, le poste de CTR de rugby à XV de Franche-Comté, qu’on m’avait proposé. Et je suis toujours resté en relations avec André Ferren et Jean Cabrol, par exemple, des amis m’envoient régulièrement des DVD de matchs de NRL, depuis l’Australie, d’autres me disent le plus grand bien des Dragons Catalans.”

On vous a aussi sollicité pour le projet de Besançon RL…
“Christian Pône, l’ancien manager du club de handball de Besançon, séduit par la découverte du XIII à la télévision, m’a demandé voici deux mois de le soutenir, dans sa démarche, osée, de lancer ce sport dans cette ville. Patrick Pédrazzani, Laurent Roldos, André Janzac, sont venus ici rencontrer l’adjoint au maire, Patrick Bontemps, qui n’est pas hostile à ce projet. Mais il faut avouer que la tâche sera difficile, car le club le plus proche se trouve à… Roanne. Je ne souhaite pas m’impliquer à fond, étant pris par d’autres occupations, mais si le projet aboutit, j’ai donné mon accord à Christian pour soit diriger les premiers entraînements, soit conseiller celui qui en aura la charge.”

De quoi êtes-vous fier ?
“D’avoir réussi à réconcilier les internationaux du XIII Catalan et du Pontet, qui s’étaient affrontés une semaine avant le test contre l’Angleterre, à Avignon. Les joueurs de ces deux clubs ne se parlaient pas, en arrivant sur le lieu du stage. Lors du premier repas en commun, j’ai demandé à ce que les sélectionnés d’un même club ne soient pas assis côte à côte. Thierry Bernabé a plaisanté sur le sujet, et l’atmosphère s’est détendue. Tous étaient concernés par ce match qui comptait pour la Coupe du monde. Je leur avais demandé de jouer comme s’il s’agissait du dernier match de leur carrière. Ils ne m’ont pas déçu.”

Quel est le meilleur joueur auquel vous avez été associé, en match ?
“Le deuxième ligne ou ailier André Ferren, et le “saltimbanque” Maurice De Matos.”

Le meilleur auquel vous avez été confronté ?
“André Marsolan, qui formait une fameuse paire avec Michel Molinier. Face à lui, paradoxalement, j’ai à chaque fois marqué un essai, lors des cinq ou six matchs nous ayant opposé.”

Et le meilleur que vous avez entraîné ?
“Il y en a deux : Max Chantal, qui avait été héroïque à St Helens, sous le maillot tricolore, quinze jours après le match nul d’Avignon, et l’Anglais Tim Wilby, avec Le Pontet.”

Guy Vigouroux propose ses deux spectacles aux clubs de rugby à XIII –

Contact : 06 87 40 72 80 – sauflerespect@voila.fr

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