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Laurent Molinier touche au but

Désigné par l’AFCAM (Association Française des Arbitres Multisports) comme le meilleur arbitre français de rugby à XIII en 2009, Laurent Molinier (42 ans), citoyen de Tournefeuille, près de Toulouse, connaîtra à Avignon la consécration en dirigeant sa toute première finale senior. Un rendez-vous qu’il aborde avec gourmandise, conscient de “l’immense honneur qui lui est fait”.

De quand date cet amour pour le rugby à XIII ?

J’ai signé ma première licence à l’école de rugby de Bois d’Arcy, club que mon père Christian (employé de La Poste) a créé en 1971. Nous avions rejoint la région parisienne à la faveur d’une mutation professionnelle. Ensuite, nous sommes redescendus dans le sud, à Agen. C’est là que j’ai vraiment baigné dans le XIII, mon père entraînant les jeunes de l’US Villeneuve des Collado et Despin, avec qui il a notamment été champion de France. J’ai, de fait, porté les couleurs de l’USV des benjamins aux espoirs, aux postes de deuxième ligne ou pilier. Je suis par exemple de la même génération que Vergnol. C’est sûr, j’ai le cœur Léopard. Mes idoles de l’époque s’appelaient Michel Mazaré et Joël Roosebrouck.

Avoir porté le maillot “vert et blanc” ne vous trouble pas lorsque vous arbitrez Villeneuve ?

Nullement. Je fais la part des choses. Aujourd’hui, même si je suis toujours les résultats du club, ma fonction ne m’autorise aucun sentiment.

Après vos années villeneuvoises, vous mutez à Toulouse…

Mes études en licence STAPS m’envoient en Midi-Pyrénées effectivement. Du coup, je signe, à 24 ans, une licence à St-Julien XIII (Nationale 2), un club avec lequel je remporte même le titre de champion de France face à Lescure. Par la suite, je trouve un emploi d’agent territorial dans un lycée de Colomiers. Mais à 28 ans, concilier la vie professionnelle, les enfants, les entraînements était devenu difficile. J’ai alors raccroché les crampons.

Comment êtes-vous donc passé à l’arbitrage?

Entre-temps, j’ai passé une saison à entraîner les enfants du club de St-Julien. Un vrai plaisir. Mais je souhaitais trouver une activité qui me permette encore de jouer sans avoir toutes les contraintes des entraînements collectifs, à heures fixes. J’ai donc gravi les échelons. Progressivement. Les jeunes, la Fédérale, la Nationale, l’Elite 2. Et depuis cinq ans, j’officie en Elite 1. J’ai arbitré quelques finales en juniors (Lézignan-Pia en 2008), Elite 2 l’an passé (Baho-Corbeil) et quelques demi-finales (Coupe de France avec Limoux-Pia à Lézignan en 2009). Laissez-moi toucher du bois, mais je n’ai jamais eu de gros problèmes. Et si cela survenait, je rangerais définitivement mon sifflet sur le champ.

Quel est le capitaine le plus agréable à diriger en Elite 1 ?

Oh, il y en a quelques-uns. Je ne vous dévoilerais pas l’identité de celui qui discute le plus mais à l’inverse, disons que Michaël Murcia (Limoux) et Christophe Moly (Carcassonne) sont des interlocuteurs sur lesquels il est tout à fait possible de s’appuyer pour faire passer des messages. Ils sont calmes, pondérés, c’est agréable.

Que représente le XIII pour vous ?

C’est une passion. Les Dragons ou Toulouse, dès que je peux, je vais assister à des rencontres, accompagné de ma compagne Brigitte, qui apprécie beaucoup le XIII. Il faut dire qu’elle est Audoise, supportrice de Limoux. Son père en revanche était davantage marqué “ASC”. Et pour tout vous avouer, mon beau-frère est entraîneur à la MJC. Les repas familiaux virent vite au XIII, comme vous pouvez vous l’imaginer. Il y a deux ans, je suis même parti trois semaines en Australie en vacances avec mon frère. Nous en avons profité pour assister à un match de NRL (St George Illawara-Melbourne Storm) et un State of Origin (Paramatta-Sydney Roosters). Avec des amis, nous nous sommes également offert la finale de la Cup à Old Trafford et un Magic week-end. Et il n’est pas rare que j’enchaîne quatre matches en un même week-end comme à Pâques où nous nous sommes rendus à Toulouse le vendredi assister à un match de League One, à Albi le samedi que j’arbitrais face à Palau, à Limoux le dimanche (demi-finale de la Coupe de France entre l’ASC et Lézignan) et les Dragons le lundi (face à Leeds).

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