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Rencontre avec Anne Diémert (Aquitaine)

Arbitrage au féminin: une femme pleine d’énergie au service du XIII
Anne Diémert: je positive !
1. De quel comité viens-tu ?
Je fais partie du comité d’Aquitaine depuis quelques mois, ma formation initiale s’est faite à Nantes.
2. Quelle est ton activité professionnelle ?
Aujourd’hui, c’est l’animation, je suis en préparation du BAFA* en attendant les inscriptions au BPJEPS**.
* Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur
** Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport
3. Quel est ton parcours treiziste?
J’ai connu le XIII par hasard, des amis m’ont invitée à une journée découverte pour laquelle il leur manquait une joueuse (une présence féminine faisait gagner des points), j’ai pris un grand plaisir à participer à ce tournoi et leur entraineur m’a proposé de rejoindre leur club .
C’est ainsi que mon aventure treiziste a commencé. J’ai pratiqué longtemps la natation mais le côté individuel de cette discipline commençait à me lasser !
Joueuse depuis 5ans, arbitre depuis 2 ans et 4 mois, je suis, avec deux autres joueuses nantaise, à l’origine de l’équipe féminine de Nantes. Je me suis également occupée de l’école de rugby du BN13 et je continue à passer les diplômes fédéraux d’entraineurs.
4. Quand et comment es-tu venue à l’arbitrage ?
L’arbitrage s’est imposé naturellement, en tant que joueuse, j’étais déjà très curieuse du règlement.
Puis, ayant en charge l’école de rugby, il était urgent d’avoir des arbitres formés et disponibles, qui puissent transmettre aux plus jeunes un code de conduite sportive et qui soient en mesure d’expliquer les décisions de l’arbitre.
Quand la ligue Loire Atlantique nous a proposé, en 2009 de nous former à l’arbitrage j’ai répondu présente, et une fois encore, j’ai été emballée par cette expérience.
5. Quels sont tes bons souvenirs dans ce domaine?
Toutes mes expériences d’arbitrage me laissent de très bons souvenirs !
Aujourd’hui, mon meilleur souvenir, est d’avoir surmonté ma peur, pour mon deuxième match au centre, sur une rencontre de Cadet développement. J’étais presque tétanisée avant le coup d’envoi, peur de me laisser déborder, de ne pas être suffisamment à l’aise avec la gestuelle et le règlement ! Et finalement tout s’est très bien passé, j’ai su être ferme et je me suis étonnée d’être plus à l’aise que ce que je pensais. Bien sûr, j’ai fait des erreurs mais c’est en faisant que l’on apprend !
6. Qu’est-ce qui t’attire dans l’arbitrage ?
C’est tout d’abord la maitrise du règlement, pour moi c’est essentiel. Déjà en tant que joueuse j’ai besoin de savoir pourquoi l’arbitre siffle et en connaissant le règlement, on gagne également quelques secondes qui peuvent s’avérer bien utiles !
Ensuite, en tant qu’arbitre, c’est le plaisir d’assister à des matchs d’un niveau supérieur à celui que je connais, et bien sûr de gagner en expérience !
Puis en tant qu’éducatrice, c’est le plaisir de proposer l’activité sportive dans son intégralité, le code du fair-play est une valeur essentielle, surtout dans un sport où le contact et les chutes font totalement partie du jeu. Sensibiliser les plus jeunes au respect et à la connaissance du règlement c’est aussi leur proposer un cadre, une sécurité, je dirais même une éducation sportive qui leur sera utile dans le sport, mais également pour leur développement personnel.
7. Prends-tu plus de plaisir à diriger certains types de rencontre ?
J’ai beaucoup de joies avec les plus jeunes mais c’est vrai qu’en découvrant la DN1 en touche, je me suis énormément enrichie en observant l’arbitre central et mon expérience en centre Cadets développement m’a beaucoup plu.
Je pense que mon plaisir est différent à chaque expérience, mais l’important, c’est que chaque expérience m’apporte toujours beaucoup de plaisir !
8. Quels matchs as-tu déjà arbitrés ?
Quand j’étais à Nantes, j’ai beaucoup arbitré en école de rugby puis en touche fédérale 2, également en touche, une rencontre fédérale France- Angleterre et une fois en centre Féminines 2ème division.
Depuis mon arrivée en Aquitaine, j’ai continué la touche en fédérale 2, j’ai aussi commencé en DN 1 et j’ai déjà fait un centre Cadets développement. Je suis également en formation arbitre XIII fauteuil et je vais commencer à les arbitrer pour les petits matchs de fin d’entrainement.
9. A quels défis une femme arbitre doit-elle faire face aujourd’hui ?
Les préjugés ! Le rugby est un sport historiquement masculin et certains supporters savent très bien le vociférer, cependant, sur le terrain, je pense qu’homme ou femme, du moment que l’on maitrise son règlement et que l’on « tient » son match, le respect des joueurs est équivalent.
10. La tâche d’arbitre est-elle la même pour un homme et une femme ? (sur le terrain, dans la vie en général…)
Pour moi, oui ! Au rugby à XIII, nous avons les mêmes responsabilités que les arbitres masculins. Nous sommes vraiment sur un pied d’égalité, tout arbitre, homme ou femme, doit avoir une conduite exemplaire, connaitre son règlement, préparer son match et rendre compte de la même manière.
La seule différence qui me vient à l’esprit, serait d’ordre physiologique, s’il existe bien une grande inégalité, c’est celle-là ! Une femme devra plus travailler son physique qu’un homme, pour atteindre le niveau d’endurance exigé par l’arbitrage de rugby à XIII, c’est biologique !
11. Quelle est ta routine hebdomadaire pour te préparer au match du week-end ?
Je prends des informations sur internet, sur le classement des clubs qui vont se rencontrer, ça peut donner une idée du type d’opposition, même si l’on n’est pas à l’abri de surprises, bien sûr !
Je vais régulièrement sur le forum du XIII qui est une mine d’informations autant pour les questions d’arbitrage que pour la vie du XIII en général.
Je consulte le site de la FFRXIII pour leurs articles toujours très intéressants et pour les classements officiels.
Et bien sûr, je consulte le site de la commission centrale de l’arbitrage et le site de ma ligue, pour me tenir informée sur la vie de l’arbitrage, sur les désignations ou pour les piqûres de rappel sur la gestuelle et le règlement. J’assiste aux réunions d’arbitrage organisées dans la ligue Aquitaine pour poser différentes questions ou encore revenir sur des matchs sensibles ou des décisions incomprises.
Voilà pour la théorie, pour la pratique, je fais 3 entrainements rugby par semaine, et j’essaye de mon côté, d’améliorer le plus possible mon endurance en courant.
12. Quels sont tes objectifs sportifs?
J’ai plusieurs objectifs à plus ou moins long terme, en tant que joueuse, en tant qu’arbitre, et en tant qu’entraineur.
En tant que joueuse, je souhaite évoluer un maximum et côtoyer le haut niveau tant que mes capacités physique me permettent de continuer à jouer ! En tant qu’entraineur, c’est un projet sur le long, voir le très long terme, je souhaite m’investir dans la création d’une école de rugby dans mon club d’Aquitaine et entrainer la section minime puis j’aimerais aussi entrainer des féminines quand mon rôle de joueuse sera terminé.
En tant qu’arbitre, c’est aussi un projet à très long terme tant que je pourrais courir et tant que j’aurais toute ma tête. Je souhaite continuer à me former et acquérir un maximum d’expérience, à terme, je rêve de découvrir l’arbitrage en haut niveau, d’être capable
d’arbitrer de grands matchs d’élite, et pourquoi pas des matchs de coupe du monde !
Je suis en ce moment en formation d’arbitrage rugby XIII fauteuil, c’est tout à fait passionnant et ça demande de grandes qualités de concentration et d’attention.
13. Y a-t-il des joueurs/joueurs ou arbitres qui sont des modèles pour toi ?
J’ai en effet des joueurs modèles, j’aime le jeu de Sébastien PLANAS 3èm ligne de Toulouse et international, et j’ai un « coup de coeur » pour David FERRIOL et qui évolue parmi l’élite et qui a toujours une sacrée « niaque ». Pour mes arbitres modèles, j’avoue que je ne connais pas encore suffisamment pour me prononcer mais j’ai une profonde reconnaissance pour Gérard GUILLEREAU qui m’a pris
sous son aille à mes débuts, et qui continue à m’épauler dans mes moments de doute, ainsi que pour Yoann BODIER qui m’a donné l’opportunité de commencer l’arbitrage et qui m’a toujours soutenue et accompagnée. Un remerciement particulier à la CCA, pour cette belle initiative qui contribue à mieux nous connaitre grâce à des articles et l’espoir que beaucoup de jeunes filles seront intéressées par cette belle expérience humaine qu’est l’arbitrage.
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