A Pia, en 2016 contre England Youth, l’international français U16, Corentin Le Cam, dépassait déjà coéquipiers et adversaires d’une bonne tête.
A croire que le Catalan a toujours été grand.
Mais on aurait tort de limiter le deuxième ligne des Dragons U19 à ses mensurations inhabituelles, qu’il tient en partie de sa mère, Corinne Le Cam, lauréate du Trophée de France en 2006 à Paris-Bercy, sous les couleurs du Perpignan Basket.
Grâce à Simon et Thomas
Corentin a d’ailleurs tenu la grosse balle orange entre ses mains, et joué au rugby à XV au Moulin à Vent de Perpignan, jusqu’en benjamin, avant de répondre à l’appel de ses amis Simon Estève et Thomas Pelletier, joueurs du XIII Catalan.
“J’ai adhéré d’emblée”, se souvenait deux ans plus tard celui qui a récemment validé sa première année d’études de kiné, à Gérone, et qui en minimes avait comme éducateurs Laurent Cazalet et Arnaud Raviglione.
Et aujourd’hui, lui qui occupait le même poste à XV, “mais plus statique, réduit aux touches et mêlées”, sait qu’il a fait le bon choix, celui du “mouvement, qui prévaut à XIII”.
Thierry Dumaine avait en tout cas parié d’entrée sur les progrès à venir d’un joueur qui, déjà en 2016, s’entraînait avec les U19 les lundi, mardi, jeudi, puis le vendredi avec les cadets du XIII Catalan, sous la coupe de Bruno Castany et Ludovic Beck.
Aujourd’hui, Corentin a non pas… grandi, mais mûri.
Et pris le poids qu’exige sa taille. “Je pesais 80 kg en minime (ndlr : 93 voici deux ans en U16), contre 108 actuellement. Je n’étais pas obligé d’atteindre ce chiffre, mais c’était mon souhait, tout en veillant à ne pas perdre en explosivité”.
Et s’il a un regret, c’est celui de ne pas avoir vu les Dragons U19 atteindre cette année leurs objectifs : “Nous visions le Top 2, en début de saison, pour faire au minimum aussi bien qu’en 2017, quand nous avions disputé la demi-finale. Mais nous avons mal entamé la compétition. Nous avons également été choqués, ensuite, quand Thierry Dumaine est parti, et si heureusement nous nous sommes resserrés, si par ailleurs Bruno Vergès et Rodney Howe ont fait du bon travail, nous aurions dû mieux faire, avec notre groupe composé de nombreux deuxième année”.
Devoirs à domicile
Corentin, qui se rend deux fois par semaine à Gérone, trouve en tout cas le moyen de concilier études et rugby, “ce qui passe par pas mal de travail à la maison”, et il dit “espérer faire partie de l’effectif de Saint-Estève XIII Catalan, la saison prochaine”.
On voit mal comment il en serait autrement, tant il séduit par sa constance dans l’effort, comme par sa faculté à libérer le ballon.
Deux atouts que Corentin, taille patron désormais, mettra en avant, le mois prochain en Serbie, au sein d’un ensemble bleu ayant perdu l’an passé le premier test en Angleterre face à l’Academy (18-19), avant de prendre une éclatante revanche quelques jours plus tard (31-26).
Des Anglais alors surpris par le collectif du XIII de France U19 : “Ils étaient du même niveau que Wigan, par exemple, même un cran légèrement en dessous, et notre cohésion était supérieure à la leur, sans parler du fait qu’Arthur Mourgue avait à chaque fois sorti un gros match”.
Si 2019 pouvait ressembler à 2018…