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Thierry ALIBERT, un arbitre prédestiné pour le Rugby à XIII

En décembre, Thierry ALIBERT, responsable de la Commission Centrale de l’Arbitrage de la FFR XIII est revenu sur ses différentes expériences vécues dans le monde du Rugby à XIII.

Propos recueillis par le quotidien La Dépêche du Midi :

Humble, modeste, très accessible, Thierry Alibert, 43 ans, n’est pas de ceux qui veulent attirer sur eux les feux de la rampe.

Pourtant, ce Lescurien pur sucre, qui a traversé le Tarn pour s’établir à Saint-Juéry, à peine à trois kilomètres du lieu de son enfance, a connu un destin assez extraordinaire dans son sport de prédilection, le rugby à XIII. Il est en effet devenu arbitre international, avec 3 Coupes du Monde à son actif.

Thierry, comment êtes vous venu au rugby à XIII? 
J’allais à l’école à Lescure. Jeannot Carayon (qui a fondé le club en 1964), n’était pas mon instituteur, mais dans la cour de l’école, il était un redoutable sergent-recruteur! J’avais 7 ans. On s’entraînait sur l’ancien terrain Jean Vidal, où se trouvent aujourd’hui les courts de tennis.

Jusqu’à quel âge avez vous joué? 
Jusqu’en juniors, où je me suis cassé le bras gauche à l’entrainement. Un an de rééducation, çà marque, quand on n’a pas encore 20 ans. Comme physiquement, je n’avais pas la morphologie pour faire un joueur de haut niveau, et que j’avais déjà touché à l’arbitrage, j’ai continué dans cette voie. Le lendemain de mon accident, je devais débuter comme arbitre de touche pour le match Saint-Estève- XIII Catalan, quelle déception!

Quand avez vous pu reprendre? 
La saison suivante, en 1990. J’ai arbitré de la fédérale : Saint Pierre de Trivisy-Puygouzon, un sacré derby! Après 1 an de fédérale, j’ai fait une saison en Elite 2, puis j’ai attaqué l’Elite 1 par XIII Catalan-Villeneuve.

Et quand est venue la consécration internationale? 
En 94, des matches universitaires, en 97 des matches amicaux, et en 2000, ma première Coupe du Monde en Angleterre. A partir de là, j’étais le N°1 français, j’avais 29 ans. J’ai fait 3 Coupes du Monde : Australie en 2008, et donc Angleterre en 2000 et 2013.

Il arrive que le métier d’arbitre soit dangereux? 
J’ai connu une très grave blessure à Lézignan où, aveuglé par le soleil, je me suis télescopé avec un joueur. C’était en 2007, j’ai eu une dent cassée, une arrachée, la lèvre fendue. J’en termine seulement aujourd’hui avec la pose d’un dernier implant .

En plus des 3 Coupes du Monde que vous avez arbitrées, vous avez été arbitre de la Super league en Grande Bretagne…
J’ai, en effet, été le premier français à arbitrer en Superleague, et ceci, pendant cinq saisons.

Vous viviez donc en Angleterre…
Oui, à Leeds, de février à octobre. Je suis parti avec mon bagage d’anglais scolaire, j’ai dû prendre le train en route, mais j’ai souffert pour y parvenir!

Quels sont vos plus beaux souvenirs? 
Indiscutablement la finale du championnat du Monde des clubs entre Wigan, fief légendaire du rugby à XIII anglais, et Saint Georges Illiwara, un club Australien, en 2011. Match d’ailleurs remporté par les Australiens devant 25.000 spectateurs. En Coupe du Monde 2013, j’ai encore arbitré 2 matches : Angleterre-Irlande et Ecosse-Etats-Unis, qui a été mon dernier match. C’est moi qui ai décidé de mettre un terme à ma carrière après 23 ans à haut niveau, dont les 5 saisons dans le squad d’arbitres de la Superleague. Il y a 3 ans, j’ai perdu mon père : le temps, la famille, m’ont rappelé ici. Quand je suis parti, j’étais célibataire, je me suis installé en couple pendant mon séjour. Arrivé ici, le responsable fédéral de l’arbitrage m’a proposé d’être responsable de la commission arbitrale, j’ai accepté, mais en conservant un mi temps chez mon ancien employeur, Orange.

En quoi consiste votre travail actuel? 
Je m’occupe des désignations d’arbitres au niveau national. Je mets en place un système de formation commun à toutes les régions, par vidéo. Je travaille avec le logiciel Tech XIII sur lequel tous les clubs d’Elite 1 et 2 déposent les vidéos de leurs matches. Je les analyse, je mets mes commentaires en vis à vis, à l’attention des arbitres. Je les appelle tour à tour, chaque semaine pour les arbitres d’Elite. Je travaille aussi avec les entraineurs, je demande un quota d’arbitre à chaque club, et çà marche. Je me suis fixé un objectif à 3 ans pour réussir.J’ai négocié des partenariats pour avoir des tenues communes.

On ne peut qu’être admiratifs du travail considérable réalisé par Thierry Alibert!


MF.

Source : La Dépêche du Midi

T. ALIBERT

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