Patrick Pédrazzani vice-président de la fédération en charge de la commission des arbitres souhaite donner un nouveau souffle à l’arbitrage. Après le lancement de l’opération Arbitres de Clubs Aspirants (ACA), et du match France – Angleterre où les représentants français officiaient pour les deux rencontres internationales, il évoque la place de l’arbitrage et son importance dans le paysage treiziste.
Patrick, quel état des lieux faites-vous sur l’arbitrage ?
P.P : La situation est plutôt inquiétante. Nous ne pouvons pas répondre aux demandes des clubs tous les week-end en leur fournissant un arbitre de champ et deux arbitres de touche. On peut expliquer cette pénurie par l’arrêt des compétitions pendant presque deux ans. Mis à part l’Elite 1, les autres championnats étaient à l’arrêt et nous avons du mal à récupérer les arbitres qui officiaient dans ces championnats. Attention tout n’est pas à jeter non plus, nous avons trois arbitres internationaux français validés par l’IRL, dont Benjamin Casty qui arbitrera lors de la Coupe du Monde cette année.
Quels sont les axes de travail pour intéresser les acteurs du XIII ?
Tout d’abord nous devons changer l’image des arbitres et comment ils sont perçus. En travaillant dès le plus jeune âge sur le respect de l’arbitre et sur l’acceptation de celui-ci comme partie prenante d’un match. Ensuite, depuis cette année nous obligeons les écoles de rugby à posséder une petite école d’arbitrage. Enfin, nous souhaitons l’adhésion d’anciens joueurs, qui de part leur statut, aideraient grandement à donner une belle image de l’arbitrage.
Quelles sont les démarches pour devenir arbitre ?
Nous essayons de rendre l’accès le plus simple possible. Si vous êtes intéressé vous pouvez vous adresser directement à la fédération qui sera à-même de répondre à vos questions. Le meilleur moyen reste de contacter les instances régionales et départementales (ligues, comités) car ce sont eux qui vous formeront.
L’Opération ACA en quelques mots ?
Cette année nous avons lancé l’Opération Arbitres de Clubs Aspirants. Ce projet s’adresse à des personnes qui veulent essayer l’arbitrage, sans s’engager nécessairement sur du long terme. Elles peuvent choisir leurs moments d’intervention en plus de la mise à disposition gratuitement de la licence, de la tenue complète et de la formation.
Une fois arbitre, quelles sont les possibilités d’évolution ?
Il existe quatre niveaux d’arbitrage dans le rugby à XIII français : débutant, aspirant, régional, national. En fonction de vos résultats aux examens pratiques (terrain) et théoriques (questionnaire, vidéos), alors vous pourrez passer ou non à un échelon supérieur grâce à vos acquis et aux certifications.
Quelles sont les qualités pour être arbitre ?
Il faut avoir un très bon relationnel car on est amené à s’adresser à de nombreux interlocuteurs tels que les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants et même parfois le public. Il faut rajouter toutes les qualités sportives tant physiquement (endurance) que mentalement. Tout le monde peut devenir arbitre : hommes, femmes, jeunes et “moins jeunes”, peuvent prendre une licence. Arbitre de rugby à XIII c’est être au cœur du jeu et animer notre sport chaque week-end !
Une volonté affichée de soutenir la formation et l’arbitrage donc ?
Personnellement je trouve que c’est un signe fort qu’un des deux vice-président soit missionné sur l’arbitrage. La fédération met et mettra des moyens supplémentaires en personnes et en budget pour faire avancer les choses. Nous n’oublions pas les premiers niveaux de pratique (fédérales, féminines), bien au contraire ils sont au centre du projet. Enfin si je devais passer un mot ce serait aux dirigeants de clubs : C’est avec votre soutien que nous changerons l’image et créerons une nouvelle dynamique dans l’arbitrage !
